• Sauvez Moli 2 !

    Le 24/XI prochain marquera pour la piscine Molitor (Paris, XVIe arrondissement) une véritable renaissance. C’est en effetNouvelle piscine Molitor. ce jour-là que le Conseil de Paris votera (sauf surprise improbable) la délibération entérinant l’attribution du bail d’exploitation du futur complexe de la porte Molitor au groupement Colony Capital/Accor/Bouygues. La réouverture devant, elle, intervenir au plus tard en 2012.

    ENFIN !

    Enfin, on va soigner la véritable verrue que représente Molitor  dans le sud du XVIe arrondissement de la capitale, elle qui a trop longtemps été laissée à l'abandon (ndlr depuis 1989, voir l'article « Sauvez Moli »). Et que de nombreux riverains avaient appris à ignorer. Certains espérant même sans doute que l’édifice si abîmé s’effondrerait un jour, à défaut de pouvoir être détruit*[1].

    En tout cas, le projet retenu, qui coûtera près de 65 millions d’€ (pas aux cNouvelle piscine Molitor.ontribuables parisiens assure t-on à la mairie), devrait apporter peu de changements par rapport à ce qui existait antérieurement (reste à préciser la question des tarifs qui s'annonce déjà épineuse, puisque l'on parle de 20 à 60 € l'entrée journalière). L'aspect général des différentes façades est ainsi conservé malgré les protubérances vitrées ajoutées pour loger les nouveautés du projet. Et, l’on retrouve avec joie les bassins d’hiver et d’été d’origine qui ont fait le bonheur des Parisiens (et des Boulonnais) qui fréquentèrent le lieu pendant cinquante ans. Les nouveautés : entre autres, la création d’un hôtel 4* (98 chambres), d’un centre de remise en forme, ainsi que des restaurants (dont un diététique) et quelques commerces (encore me direz-vous … peut-être le futur centre commercial de « Jean Bouin » n’en prévoyait pas encore suffisamment, mais passons !).

    Le point positif du projet, celui qui a probablement pesé dans la balance lors du choix du vainqueur par les membres de la Commission le 27/X dernier*[2], réside dans l’offre faite aux scolaires, à savoir un large bassin de 33 mètres sur 13 (contre 20 sur 10 au projet concurrent). Ce qui, pour eux, est une bonne nouvelle surtout si, comme prévu, on leur supprime l’accès au futur « Jean Bouin » et que Roland-Garros leur prend « Georges Hébert » pour son extension prochaine*[3].

    Le calendrier de la procédure a été publié sur le site de la mairie de Paris, et si tout se passe bien, nous n’avons plus que quelques mois à attendre avant de profiter à nouveau de ce superbe équipement qui redonnerait Ateliers Le Corbusier BB.vie au quartier en dehors des évènements sportifs du Parc des Princes, de Jean Bouin ou de Roland-Garros.  Et puis, la renaissance de ce bâtiment des années 1920/30 (même légèrement modifié) ajoute un édifice phare supplémentaire à cette partie de Paris et Boulogne qui apparaît déjà comme la Mecque des adorateurs d’art déco*[4] (c.f ci-dessus).

    Eric BAIL pour èV_

    Note de nouvelle version

    Depuis la rédaction de cet article, la situation semble de nouveau bloquée. En effet, la crise a considérablement tari les crédits et la piscine présente toujours son triste aspect à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Et rien ne semble devoir changer rapidement. Au moins, grâce à une célèbre marque de sport à virgule, nous avons pu (et ce fut une grande première pour moi) visiter ses entrailles. Ni[…] a lancé en effet pendant Roland-Garros2010 l’opération « The Club » et chacun pouvait venir taper la balle dans un des bassins, aménagé en cours de tennis. Une excellente initiative dont ont profité beaucoup de Parisiens pour venir redécouvrir ce bijou « art-déco » en attendant une prochaine réhabilitation.

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    [1] Puisque le bâtiment, inauguré en 1929, est inscrit à l’inventaire supplémentaire des bâtiments historiques.

    [2] Cette commission spéciale était composée de Conseillers de Paris, sous la vice-présidence conjointe de l’adjointe au maire de Paris chargée de l’urbanisme, Anne HIDALGO, de Jean VUILLERMOZ, et de Claude GOASGUEN, actuel maire du XVIe arrondissement. Colony Capital était opposé à GTM (filiale de Vinci), dont le projet avait été conçu par Jacques FERRIER, à qui l’on doit le pavillon de la France à l’exposition Shanghai2010.

    [3] La situation a passablement évolué depuis la rédaction de cet article. En effet, fin 2009/début 2010, la FFT a mis la pression sur la mairie de Paris pour faire bouger les lignes, menaçant dans le cas contraire de déménager à Versailles ou à la plaine Saint-Denis, près du SDF. Dans l’équipe DELANOE, on n’imagine guère plausibles de tels scénarii, et on parle de bluff de la fédé de tennis qui espèrerait ainsi un déclassement d’une partie du Bois de Boulogne. Rien n’est encore décidé, affaire à suivre…

    [4] Je pense aux multiples constructions, notamment de MALLET-STEVENS, de PINGUSSON ou de Le CORBUSIER, qui pullulent ici ou là (entre autres rue Mallet-Stevens, rue Nungesser-et-Coli à Paris, Allée des Pins, rue Denfert-Rochereau à Boulogne, etc.).

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    Sources : paris.fr.

    Crédits photos : paris.fr et photographies personnelles prises le 18/V/2008 (ateliers Lipchitz-Miestchaninoffr signés Le Corbusier) et le 01er/VI/2008 (façade de Molitor).

    Version issue de PériphériK (28/X/2008) ; mise à jour en date du jeudi 10/VI/2010.


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