• Les champs prennent l'air à Lleida.

    Si longtemps désiré !

    A Lleida (ou Lerida en castillan) en Espagne, architecture et paysage font bon ménage, et ça se voit. En effet, après le théâtre municipal, la Llotja (photo ci-dessous), qui semble répondre, de par les matéAéroport de Lleida.riaux utilisés et sa forme générale, aux montagnes pyrénéennes voisines (c.f photo), c’est l’aéroport qui se met à imiter son environnement : à savoir des champs agricoles à perte de vue.

    Récemment inauguré [ndlr, le dimanche 17/I/2010], à une vingtaine de kilomètres de la ville, l’infrastructure aéroportuaire de Lleida, deuxième ville de Catalogne derrière Barcelone, est la quatrième du genre dans la région après celles de Barcelone/El Prat, Gérone/Costa Brava et Tarragone/Reus. Elle a été projetée et financée par le gouvernement provincial autonome à hauteur de 95 millions d’€, dans le cadre d’un vaste plan de plus d’1,5milliard d’€.

    Le but affiché est clair : rééquilibrer le territoire géré, et diversifier l’offre économique locale, essentiellement agricole. Ce qui équivaut à Aéroport de Lleida.dire, dans notre économie tertiaire/touristique : drainer vers cette portion de la Catalogne des touristes qui pourraient être intéressés par les richesses naturelles environnantes : montagnes pyrénéennes (avec son domaine skiable), parc national d’Aiguestortes et Sant Maurici, etc.

    Attendu depuis une cinquantaine d’années, l’aéroport de Lleida/Alguaire pourra, d’ici une dizaine d’années, accueillir annuellement plus de 400 000 passagers, et gérer une quinzaine de vols chaque heure. Pour le moment, seules quelques destinations sont proposées, comme Paris (au départ et à l’arrivée d’Orly) ou Palma de Majorque, par des compagnies « bas-coût » coAéroport de Lleida.mme Ryanair, ou les ibériques Spanair et Vueling.

    Un champ où rien ne se cultive !

    Côté architecture, l’aéroport a été réalisé par le studio barcelonais b720/Arquitectos*[1]. Comme toute infrastructure du même type, il s’articule autour d’une structure centrale, ici haute de quarante-et-un mètres (c.f photo ci-contre), et qui abrite la tour nécessaire au contrôle aérien. Le tout s’étendant sur une superficie de 4 000 m² (pour une piste de 2 500 mètres, extensible à 3 000 à terme). Taille donc relativement modeste quand on pense aux 3 200 hectares qu’occupe Roissy et à la taille de la tour de contrôle nord de CDG, 112 mètres*[2].Aéroport de Lleida.

    L’édifice prend l’aspect général d’un « T » inversé, dont les branches végétalisées, en réalité dans leurs parties horizontales exclusivement, unissent les différents volumes : tour, bâtiment administratif, terminal, etc. dans une composition que les architectes ont comparé à un « opéra virtuel ». Car en effet, si j’utilisais la métaphore agricole/champêtre pour qualifier le revêtement coloré de tôles vertes, ocres, jaunes du toit de l’édifice qui semble ainsi répondre harmonieusement à son environnement de champs cultivés, et s’y intégrer pleinement (camoufler ?), on pourrait également évoquer la référence numérique ou digitale de cette composition. Les architectes du studio catalan s’inscrivent alors plutôt dans un courant en pAéroport de Lleida.lein essor au sein de leur discipline depuis quelques années. On pense notamment au magnifique « Digital Beijing Building » de l’agence chinoise Urbanus construit à l’occasion des JO de Pékin en 2008 et qui oscille entre code barre et micro-processeur informatique.

    Toutefois, dans le cas de l’aéroport de Lleida/Alguaire, cette impression virtuelle, à mon sens, s’efface nettement une fois la courbe du toit achevée. Ne serait-ce déjà que par la forme de l’édifice, en «Aéroport de Lleida. T » inversé, qui semble pousser l’œil à glisser naturellement du haut d’une structure bâtie, humaine, vers le paysage environnant naturel (qu’il soit rural ou agricole). Mais aussi, parce que des strates végétales se déploient horizontalement sur le toit. Et enfin, parce que la façade est somptueusement réunie à la couverture par une puissante charpente en bois qui s’insère dans le paysage bien plus que ne le ferait un ONNI (Objet numérique non identifié) posé là comme par hasard.

    Signalons de plus que de drastiques contrôles ont été menés au moment de la mise en conformité de l’infrastructure afin de satisfaire aux normes environAéroport de Lleida.nementales désormais en vigueur. Et de fait, une surface équivalente à celle occupée par l’ensemble de l’aéroport a été neutralisée et consacrée à la faune et la flore locales, et des études ont été réalisées afin de minimiser l’impact, notamment sonore, du futur trafic aérien.

    Alors qu’en France, de nombreuses polémiques émergent dans les régions au sujet du réaménagement ou de la construction de telles infrastructures (à Nantes par exemple, ou en IdF avec l’extension de Roissy, etc.), la région autonome de CAéroport de Lleida.atalogne, elle, a choisi : se préoccuper de l’environnement et des riverains est une évidence, mais conserver comme objectif la vitalité et le dynamisme économique est une priorité. C’est en ce sens qu’a parlé le président de la Generalitat de Catalunya, José MONTILLA, quand il a évoqué « la vieille aspiration » que représentait la construction de la quatrième (qui ne sera pas la dernière apparemment) infrastructure aéroportuaire de Catalogne.

    Eric BAIL pour èV_

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    [1] Studio barcelonais à qui l’on doit également, entre autres, le très épuré « Veles e Vents » de Valence ; la cité judiciaire de Barcelone et l’hôpital de Llobregat ; ou bien encore la rénovation de la piazza del Torico de Teruel.

    [2] Source : cstb.fr.

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    Sources : archiportale.com (pour les photographies également) ; la-clau.net.


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